28 juin 2008

Katsushika Hokusai

Hokusaï, Trente-six vues du Mont Fuji,
Vent frais par matin clair, 1830,
impression polychrome (nishiki-e), format ôban, Éditeur : Eijudô


Même si les célèbres vues du Mont Fuji sont d'une grande beauté, rehaussée par l'utilisation du bleu de prusse -pigment importé de Hollande dans les années 1820-, je suis charmée par ce volubilis fraîchement cueilli et déposé dans ce merveilleux petit bol.
Ici, le raffinement des objets, la délicatesse éphémère des fleurs et la calligraphie du haiku -petit poème- se conjugent pour délivrer une douce jouissance esthétique.

"Depuis l'âge de six ans, j'avais la manie de dessiner les formes des objets.
Vers l'âge de cinquante, j'ai publié une infinité de dessins ; mais je suis mécontent de tout ce que j'ai produit avant l'âge de soixante-dix ans.
C'est à l'âge de soixante-treize ans que j'ai compris à peu près la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons, des plantes, etc. Par conséquent, à l'âge de quatre-vingts ans, j'aurai fait beaucoup de progrès, j'arriverai au fond des choses ; à cent, je serai décidément parvenu à un état supérieur indéfinissable, et à l'âge de cent dix, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens parole. Écrit à l'âge de soixante-quinze ans, par moi, autrefois Hokusaï, aujourd'hui Gakyo Rojin, le vieillard fou de dessin"