11 septembre 2009

Performance aux Farfouillettes


"Dans la vitrine des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann,un petit train électrique traverse la tête d’une femme, circulant de son oeil gauche jusqu’à sa bouche bée. Plus loin, un oeuf suspendu dans une cuisine pleure des larmes de crocodile, et, dans un décor d’usine, des gerbes d’étoiles éclairent des fenêtres en meurtrière.

L’auteur de cette mise en scène, sombre et poétique, n’est autre que le cinéaste David Lynch,également artiste peintre et plasticien," écrit Véronique Lorelle dans Le Monde.


Oui, c'est mélancolique et onirique à souhait, fascinant car non mercantile aussi, mais je ne parviens pas à définir la petite amertume après la première bouchée...


"Ce qui m'a excité dans le projet Galeries Lafayette, c'est de créer un véritable street museum. J'ai imaginé onze installations dont le but est de tout simplement donner à rêver... Pour moi, ces vitrines sont comme des boîtes à bijoux. Elles présenteront des scènes avec des paysages et des personnages qui évoqueront la machine, l'abstraction et la femme, avec des sons, des figures animées et des lumières. J'espère qu'elles auront leur magie et qu'elles laisseront toute sa place au rêve", dit David Lynch.


Les gravures exposées au premier étage des Galeries sont encore plus noires. Ces rêves, ses rêves à lui sont plutôt des cauchemars. J'ai le plus grand respect pour cet artiste mais je n'ai pas envie de me laisser entraîner dans les noirceurs et les grincements de son univers douloureux.

Seulement voilà, j'y pense, j'en parle ici, alors c'est qu'il émane de ces créations une forme de magie qui m'a envoûtée malgré tout !




Proust en attendant que l'eau bouille


Manet, 1880, Huile sur toile de 16 x 20 cm conservée au Musée d'Orsay à Paris

Pour cuire les raviolis charnus ricotta-épinards qui attendent sagement dans leur sachet de papier, il faut beaucoup d'eau. J'attends qu'elle bouille en rêvassant. Près de la cuisinière, le plat à asperges en barbotine de ma grand-mère conduit le fil de mes pensées vers ces mots de Proust à la lecture desquels je frissonne de plaisir :

"[...]mon ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont l’épi, finement pignoché de mauve et d’azur, se dégrade insensiblement jusqu’au pied,-encore souillé pourtant du sol de leur plant,-par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, (...)"

10 septembre 2009

la preuve Parr trois

Un petit tour sur la Planète Parr au Jeu de Paume, et le plaisir d'y retrouver, au détour d'une cimaise, les images délicates et la lumière douce de la photographe japonaise Rinko Kawauchi ;

et encore, et surtout de "refaire le match" de la fin des vacances avec deux amies autour d'une petite salade sous les frondaisons des Tuileries !