19 mars 2010

Une licorne dans le quartier...


Je me souviens un jour de décembre d'avoir été séduite par une oeuvre de Frédérique Morrel dans les vitrines du Printemps Haussman.
Il y avait ce jour-là beaucoup de monde et j'ai été attirée par le clin d'oeil du titre de cette création : "la licorne à la Dame", avant même de la voir. C'est une de ces coïncidences délicieuses qui se produisent parfois. J'avais, en effet, passé un long moment l'après-midi même au musée de Cluny, devant les merveilleuses tapisseries de "la Dame à la licorne". C'est une expérience esthétique dont on sort revigoré par les couleurs chaudes et lumineuses de ces chefs-d'oeuvres de la fin du XVe siècle.



Tenture de la Dame à la licorne : " 'À mon seul désir " (détail) " Paris (cartons), Pays Bas (tissages)
Entre 1484 et 1500, Laine et soie - Musée national du Moyen-Âge, thermes et Hôtel de Cluny.


"Licorne à la Dame" de Frédérique Morrel

Aujourd'hui, je Cherche à en savoir un peu plus sur cette créatrice,
et vois que le cliché sur la page d'accueil de son site est pris devant l'église
Saint Vincent de Paul : nous sommes voisines...



Elle redonne vie à de vieilles tapisseries, des canevas désuets et très Kitch qu'elle transforme en objets d'art, sculptures, mobilier, costumes.
Un soupçon d'esprit Deyrolles mais plutôt rock'n'roll, une démarche séduisante et très originale.

14 mars 2010

les chaussettes de l'empereur de Chine


Les splendeurs de la Chine impériale sont une source d'inspiration pour le grand couturier Jean-paul Gautier.
Il ré-interprète avec beaucoup de talent et d'humour les robes-dragons des empereurs de la dynastie des Qing (1644-1911) en les transformant en grandes chaussettes-bottes de soie.



Défilé prêt-à-porter Jean-Paul Gautier Automne Hiver 2010-2011


© Nanjing Brocade institute, Robe-Dragon de la Dynastie Qing, détail

L'origine du dragon (long) dans la mythologie chinoise est inconnue, mais les indices matériels archéologiques témoignant de sa présence remontent à plus de deux-mille ans, avant même la découverte de l'écriture.

À l'inverse de son homologue occidentale, la mythologie chinoise considérait le dragon comme une créature bienveillante, dotée de multiples facettes, apportant la pluie du printemps et la richesse.

Depuis la période des dynasties des Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.), le dragon symbolisait le pouvoir impérial et représentait le Fils du Ciel régnant depuis son trône du dragon sur "toute chose sous le ciel". L'empereur était aussi surnommé "le Dragon" - personnification du pouvoir procréateur du masculin dans la nature, animal symbole de l'Orient, du Levant.

©
Nanjing Brocade institute, Robe-Dragon de la Dynastie Qing


Durant la période Qing (1644-1911), le terme robe-dragon (longpao) désignait un type bien précis de surcot long, un habit semi-officiel porté comme tenue de fête (jifu) par l'empereur, ses proches et les hauts dignitaires de la cour.
Il se fermait sur le côté droit et était décoré de neuf dragons à cinq griffes.